Dies ist ein Blogbeitrag von Ladina Knapp zu Ihrer Dissertation ‘Risk and pest management strategies of Swiss fruit growers: behavioral and economic drivers’ in Französisch. Im Agrarpolitik Blog finden Sie auch eine Version auf Rumantsch
Ladina Knapp Ladina Knapp a terminé sa thèse intitulé « Risk and pest management strategies of Swiss fruit growers : behavioral and economic drivers » au sein du groupe d’économie et politique agricole de l’EPFZ en Juin 2020 et l’a résumé dans cette contribution pour le blog.
Les productrices et producteurs de fruits sont confrontés quotidiennement à des risques. Les stratégies de gestion des risques choisies ne sont pas seulement pertinentes pour les productrices et producteurs mais aussi pour un certain nombre de parties prenantes telles que la chaîne d’approvisionnement alimentaire ainsi que la population en tant que telle, étant donné que les stratégies de gestion des risques ont très souvent des externalités sur l’environnement ou le paysage.
En utilisant des méthodes quantitatives, et en se concentrant sur le contexte suisse, cette thèse fournit des aperçus empiriques pour expliquer l’hétérogénéité des stratégies de gestion des risques des productrices et producteurs de fruits lorsqu’ils font face à un ravageur envahissant (Drosophila suzukii), analyse les liens entre les stratégies de gestion des risques choisies par les productrices et producteurs de fruits, et identifie les facteurs associés à la prise de décision sous-jacente des producteurs. À cette fin, des données ont été recueillies entre 2016 et 2018 auprès de producteurs suisses de baies, cerises, prunes et raisins. Les données sont accessibles online auprès de ETH Research Collection : http://hdl.handle.net/20.500.11850/292794.
La thèse donne un aperçu tout d’abord sur les coûts perçus sur plusieurs années et sur plusieurs cultures et des pertes de revenues attendues par les productrices et producteurs de fruits lorsqu’ils font face à un ravageur envahissant, D. suzukii. Bien que les niveaux d’infestation en moyenne puissent être considérés comme faibles, la majorité des producteurs déclarent être confrontés à des coûts supplémentaires. De plus, les productrices et producteurs s’attendent à des coûts supplémentaires et à des pertes de revenus dans le futur. Les coûts supplémentaires perçus, les coûts prévus et les pertes de revenus attendues sont largement hétérogènes, c’est-à-dire qu’ils diffèrent selon les exploitations et les cultures. Par exemple, les exploitations plus grandes et plus anciennes perçoivent des coûts supplémentaires moins élevés, ce qui suggère des effets d’échelle dans les stratégies adoptées pour lutter contre la D. suzukii. Les politiques de soutien à la recherche visant à améliorer les mesures de lutte contre la D. suzukii et à réduire les coûts supplémentaires supportés par les producteurs de fruits devraient être davantage encouragées et ciblées.
Après avoir donné un aperçu sur les coûts, cette thèse analyse les mesures de gestion prises par les productrices et producteurs contre le ravageur envahissant, la D. suzukii. Cette analyse montre que le comportement des productrices et producteurs face à la D. suzukii est hétérogène et très spécifique à chaque région, exploitation, culture et même variété. La majorité des productrices et producteurs utilisent plusieurs mesures pour faire face à l’infestation, par exemple l’utilisation de différentes mesures préventives et l’application d’insecticides. Les résultats soulignent que les politiques de lutte contre la D. suzukii doivent non seulement être adaptées à chaque producteur, mais doivent aussi cibler les régions et les variétés, étant donné que l’infestation et les risques d’infestation perçus sont très hétérogènes.
Ensuite, cette thèse traite d’une autre source d’hétérogénéité qui est associée aux stratégies de gestion des risques, à savoir les caractéristiques des productrices et producteurs. La pertinence des préférences des productrices et producteurs en matière de risque, de leurs perceptions du risque, de leurs traits de personnalité (c’est-à-dire « locus of control » et « self-efficacy ») et de leurs aspirations pour trois stratégies différentes de gestion du risque est analysée. L’importance de ces facteurs est très spécifique au contexte car elle varie selon les stratégies de gestion des risques analysées, à savoir l’utilisation de mesures préventives, l’adoption d’une assurance contre la grêle et la décision de transformer et de commercialiser directement les produits à la ferme. Par exemple, les productrices et producteurs qui pensent pouvoir particulièrement bien contrôler leur production, c’est-à-dire qui disposent d’un locus de contrôle interne, sont particulièrement susceptibles de mettre en œuvre des mesures préventives contre la D. suzukii. Les résultats de ces analyses indiquent que les facteurs comportementaux méritent une plus grande attention lors de l’analyse des choix économiques des productrices et producteurs des pays développés.
Finalement, cette thèse donne un aperçu général sur l’interaction entre l’ensemble des stratégies de gestion des risques prises par les productrices et producteurs sur leur exploitation. Jusqu’à présent, la relation entre la diversification et la souscription à l’assurance a été peu clair, car certaines études montrent que les productrices et producteurs assurés sont plus enclins à se diversifier. Les résultats de cette analyse indiquent que l’interaction entre les activités de diversification et la souscription à l’assurance dépend du type d’activités de diversification analysées. Les activités de diversification à la ferme ont tendance à être associées positivement à la souscription d’assurance, tandis que les activités de diversification hors ferme ont tendance à être associées négativement. Par exemple, la diversité inter-variétale des fruits est positivement associée à la souscription d’assurance. Ces résultats montrent que le recours à l’assurance contre la grêle n’équivaut pas nécessairement à une diminution des mesures prises par les productrices et producteurs sur leur exploitation, comme par exemple la diversité inter-variétale, pour faire face aux risques.
Ladina Knapp (2020) Risk and pest management strategies of Swiss fruit growers : behavioral and economic drivers. Open Access https://www.research-collection.ethz.ch/handle/20.500.11850/447723
Articles et rapports publiés antérieurement :
Knapp, L., Mazzi, D., Finger, R. (2020). The economic impact of Drosophila suzukii: perceived costs and revenue losses of Swiss cherry, plum and grape growers. Pest Management Science. In Press https://doi.org/10.1002/ps.6110
Knapp, L., Bravin, E., Finger, R. (2019). Data on Swiss Fruit and wine growers‘ management strategies against D. suzukii, risk preference and perception. Data in Brief 24, 103920 https://doi.org/10.1016/j.dib.2019.103920
Knapp, L., Mazzi, D., Finger, R. (2019). Management strategies against Drosophila suzukii: Insights into Swiss grape growers’ choices. Pest Management Science 75(10): 2820-2829 https://doi.org/10.1002/ps.5397
Knapp, L., Finger, R. (2020). Determinanten des Risikomanagements in der Schweizer Landwirtschaft am Beispiel von D. suzukii. ETH Zürich, Gruppe für Agrarökonomie und -politik. Projektbericht zu Händen des Bundesamts für Landwirtschaft >>
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